SAINT ANDREWS (GNB) – L’annonce du premier site marin désigné pour la conservation du saumon sauvage au Nouveau-Brunswick a été faite, aujourd’hui, à Saint Andrews, où les ministres provinciaux, territoriaux et fédéral des pêches et de l’aquaculture sont réunis.

L’initiative s’inscrit dans un projet de recherche collaboratif auquel participent le ministère de l’Agriculture, de l’Aquaculture et des Pêches, des partenaires fédéraux, les Premières Nations, l’industrie et des scientifiques, et dont l’objectif est d’aider le rétablissement de la population de saumon sauvage dans la baie de Fundy.

« C’est un bel exemple de travail de collaboration entre le gouvernement, l’industrie, les Premières Nations, les scientifiques et les conservationnistes, qui combinent leur expertise pour influencer de manière réaliste le sort de la population du saumon de l’Atlantique dans nos rivières », a déclaré le ministre de l’Agriculture, de l’Aquaculture et des Pêches, Rick Doucet. « C’est une bonne nouvelle pour la population de saumon sauvage, l’environnement et l’économie. »

Le site est situé près de Grand Manan. Les conditions y sont réunies pour assurer les meilleurs résultats possible. Elles sont favorables au développement des différents groupes d’âge de saumon et permettent de retenir les saumoneaux jusqu’à ce qu’ils atteignent la maturité, ce qui garantit que seuls les saumons prêts à frayer reviennent dans les rivières.

« Je suis emballé par cette initiative audacieuse et novatrice qui vise à mieux comprendre et à améliorer la population du saumon sauvage de l’Atlantique pour les générations actuelles et futures », a affirmé le ministre fédéral des Pêches, des Océans et de la Garde côtière, Dominic LeBlanc. « Ce projet de recherche permet de rassembler plusieurs partenaires autour d’un objectif commun, soit celui de protéger le saumon sauvage de l’Atlantique et ses habitats, ainsi que d’assurer la viabilité de la pêche. »

À une époque, le saumon de l’Atlantique prospérait dans l’intérieur de la baie de Fundy, mais la population a aujourd’hui chuté, passant de 40 000 individus il y a un demi-siècle, à moins de 250, en 2000. L’espèce est désormais inscrite comme espèce en voie de disparition et espèce protégée au titre de la Loi sur les espèces en péril.

« Le gouvernement fédéral a promis de développer le réseau de parcs nationaux du Canada et d’élargir les programmes et les services afin qu’un plus grand nombre de Canadiens puissent découvrir ces lieux remarquables et en apprendre davantage sur notre environnement », a déclaré la ministre fédérale de l’Environnement et du Changement climatique, Catherine McKenna, qui est également la ministre responsable de Parcs Canada. « Grâce à son programme de conservation et de restauration, Parcs Canada prend des mesures pour préserver les parcs nationaux et contribuer au rétablissement des espèces en péril telles que le saumon de l’intérieur de la baie de Fundy. Ce projet concerté nous permet de rétablir la salubrité de l’environnement du parc national et de la région. »

Divers programmes de remise en état, d’amélioration et de rétablissement de la population du saumon dans le système d’eau douce ont été mis à l’essai au cours des deux dernières décennies. Ils ont permis d’éviter l’extinction de l’espèce, mais n’ont pas réussi à encourager les quelques saumons qui restent à migrer de l’océan aux rivières pour frayer.

« Nous sommes si fiers de prendre part à ce travail de collaboration unique visant à rétablir la population de saumon dans l’intérieur de la baie de Fundy », a dit la chef de la Première Nation de Fort Folly, Rebecca Knockwood. « Notre bien-aimée rivière Petitcodiac, avec ses eaux boueuses, était l’élément vital de nos terres ancestrales et elle est essentielle à la survie du saumon dans l’intérieur de la baie. Nous allons continuer à mener les efforts pour rétablir cette espèce iconique dans la puissante Petitcodiac – Pet-Kout-Koy-ek en langue micmaque, c’est-à-dire la rivière qui se courbe comme un arc. »

Le Nouveau-Brunswick est reconnu à l’échelle internationale comme destination de pêche au saumon; la pêche récréative contribue annuellement à hauteur de 39,8 millions de dollars au produit intérieur brut (PIB) et représente 54,7 millions de dollars en dépenses totales. La pêche sportive au saumon sur la rivière Miramichi à elle seule contribue 16 millions de dollars au PIB et crée l’équivalent de 637 emplois à temps plein.

« La méthode pionnière de rétablissement du saumon sauvage employée dans le cadre de ce projet de collaboration a un potentiel incroyable, et nos pisciculteurs sont extrêmement enthousiastes à l’idée que leurs connaissances et leurs compétences spécialisées contribueront au succès du projet », a indiqué la directrice générale de l’Atlantic Canada Fish Farmers Association, Susan Farquharson.

« La conservation de notre patrimoine naturel et culturel est essentielle à la viabilité de nos communautés marines et côtières », a déclaré le directeur général du Centre des sciences de la mer Huntsman, Jamey Smith. « Le Centre Huntsman est heureux d’avoir l’occasion de participer à la protection de cette espèce iconique qu’est le saumon de l’Atlantique. »

Au cours des dernières années, un partenariat novateur entre Parcs Canada, Pêches et Océans Canada, la Première Nation de Fort Folly, l’Atlantic Canada Fish Farmers Association et le Centre des sciences de la mer Huntsman s’est révélé prometteur pour le rétablissement de la population de saumon sauvage.

Des saumoneaux sauvages des rivières du parc national Fundy et de la rivière Petitcodiac sont élevés en aquaculture dans des parcs en filet conçus sur mesure, puis relâchés dans leurs rivières de naissance avant la période du frai. Ce processus permet aux scientifiques d’évaluer si l’élevage à maturité des saumoneaux dans des parcs marins améliore la santé et le taux de survie des saumoneaux par rapport aux méthodes traditionnelles d’ensemencement.

Les résultats d’un projet pilote de trois ans semblent indiquer que la progéniture des poissons moins exposés aux conditions de captivité avant le stade de smolt a un taux de survie plus élevé et est généralement en meilleure santé dans la nature.